Un jour on a dit adieu à presque 5 ans de vie commune avec tétine.

Prem est le premier Moopy. Quoi vous l’aviez deviné? Ben, c’est le plus grand, le plus beau, le plus merveilleux à sa façon. C’est le Moopy qui essuie tous les plâtres de mon rôle de maman. Ma perle, ma crevette minuscule qui a vu le jour au temps incertain dans un périple un peu chaotique. Je déteste encore plus les piqûres depuis ce jour là. Mon Moopbichou était riquiqui minuscule à sa naissance, une petite crevette pas très grande par la taille ni le poids. Pas grave, mon bébé, mon ange remplissait tout l’espace de sa présence. Depuis ma Crevette a dépassé les courbes de croissance, pas de poids, c’est un haricot.
Pourquoi, je vous raconte tout ça?

Simplement parce qu’il y a presque 6 ans, quand j’ai mis au monde mon bébé, ma merveille. Je découvrais un univers celui de la maternité. Je suis devenue maman. Même si je l’étais bien avant sa naissance. Je le suis devenue le jour où le test a viré au positif. Le jour où j’ai vu ma Crevette à l’écran, entendu son petit coeur. L’émotion qui m’a envahie restera à jamais graver dans ma mémoire. Ce qu’on vous dit pas c’est les sacros-saints conseils des déjà mamans, des médecins, des infirmières et des puéricultrices.

Comme toutes les mamans toutes fraîches, j’ai pris mon lot, mes idées et mis à ma sauce. Je suis loin d’être parfaite. Je ne sais qu’une chose, ce petit Moopy est le mien, ma chair, mon âme, un mini nous. Car oui, c’est un peu de moi et surtout un peu de mon amour. Alors, je prends, je suis les mots de la puéricultrice à la maternité sur l’allaitement. Je tiens tête pour persévérer malgré les hauts et les bas. Non au biberon, non à la tétine. Je connais une aventure de je t’aime moi non plus avec un tire-lait. J’ai fini par détester cet appareil. Personne ne m’a jamais soufflé que mon Prem avait un frein de langue qui le bloquait, un besoin de tétouillage légitime à tous les bébés.

Non personne, on m’a laissé me dépatouiller. Un petit têteur passionné collé en permanence, un tire-lait d’un autre côté. J’ai fini par céder à la tétine. J’ai regretté cette solution immédiatement. J’étais lessivée. A 1 mois Prem faisait ses nuits, à 2 mois Prem a commencé une vie commune avec une titine. Et oui, on peut faire ses nuits en étant allaité, je dérape c’est un autre sujet.

Cette histoire d’amour a duré. Durééééééééééééééééééé. Les piles acaline ont eu de la concurrance. Je plaisante, j’en menais pas large l’air de rien. Prem habitué à sa tétine, j’ai du la trimballer partout tout le temps. Impossible de se poser, de se reposer, de s’endormir sans elle. Sa présence était nécessaire à son bien-être. Pas évident à gérer au quotidien. Je crois qu’au début j’ai laissé aussi la tétine pour la reprise du travail, pour combler un vide et oublier les allergies qui nous apportaient des nuages. A force d’amour, de tendresse, j’ai réussi à négocier de la poser pour les activités, pour les sorties en la gardant dans la poche ou dans le bonnet de Jack le doudou. Une petite victoire.

Seulement, pour dormir, crises de larmes, crises de nerfs si tétine n’était pas là. Mon coeur se brisait de voir mon Moopy triste pour un palliatif de tétouillage. Je voulais pas de méthode brusque comme la poubelle. Plusieurs modèles sont passées. J’ai tenté l’histoire de la petite famille d’écureuil qui avait besoin d’une tititine pour ses petits. Niet. Je commençais à désespérer au fil des années. Je m’étais fait à l’idée d’avoir un titine dans la poche. Je m’étais même jurée que plus jamais une tétine n’entrerait à Moopyland. Deuze et Tite Der n’en ont jamais eu.

Et soudain, lors de l’année de sa moyenne section, Prem a eu un flash. Une visite médicale a lieu pour examiner la croissance de votre enfant. J’ai été convoquée car le mien il est grand, trop grand pour son âge, futé comme tout. Jusque ici ça pourrait passé, le hic il est maigre comme un clou. Je ne suis pas une gaveuse d’oie. Il mange en plus le bougre, il prend très peu. Là, le docteur me parle de son poids, puis d’un coup de son zozotement, je sais c’est la tétine. Il dort encore avec et ses dents ont des écartements qui bloquent son élocution. Prem et lui ont eu une discussion, qu’un sourire c’est eau tellement beau sans rien pour le cacher. J’ai oublié les mots, et je n’ai pas assisté à tous les échanges. Moopy Premier a réfléchi. J’ai pris rendez-vous avec une dentiste adorable, j’ai signé un pacte plus de tétine, le train rêvé deviendrait son nouvel ami. Ni une ni deux, vous me croirez si vous voulez, il est rentré d’un pas décidé, s’est dirigé vers son lit a pris son Jack fouillé dans son chapeau. Sous mes yeux ébahis, Prem a sorti sa tétine ouvert la poubelle en grand et dit adieu à presque 5 ans de vie commune. J’étais sur le flanc.

J’ai tellement eu peur que j’ai gardé une tétine, je pensais passé une nuit atroce. Le résultat fut bluffant, pas une larme. Mon Prem s’est endormi avec son catalogue de train. Il m’a fait promettre d’aller lui chercher son train. J’ai accepté. Le lendemain, j’ai cherché partout son précieux cadeau. J’ai réussi à le trouver. Je suis têtue. La quête valait la peine pour Prem, pour la promesse d’une maman et de son fils.

Certaines mamans diront que j’ai acheté mon fils, je m’en fiche, j’ai fait un pacte, une offre donnant donnant. Je n’étais pas sûre qu’elle fonctionne. J’ai joué et j’ai gagné. A mon avis, si le médecin et le dentiste ne lui avait pas parlé, rien ne serait arrivé. Mon Prem a toujours le sourire, il le montre encore plus depuis son lâchage de tétine. Il suffisait d’un déclic, d’une once de patience pour se séparer d’une compagne envahissante malgré sa taille. Yeahhhhhh libre, libre!!!!